Ulf Peter Hallberg

Ulf Peter Hallberg né à Malmö en Suède, vit à Berlin depuis 1983. Il y a traduit Walter Benjamin et a travaillé pour le théâtre, notamment à Berlin-Est avec Heiner Müller entre 1988-1989. Sa traduction de Paris, capitale du XIXe siècle, l’a fait connaître dans les pays scandinaves et lui a valu le Grand Prix de Traduction décerné par l’Académie Suédoise en 1992.

Dans ces romans, comme Le regard du flâneur, Berlin transit, l’inachevé ou Le messager du nord, un style à la fois cosmopolite et existentiel se dégage.

Une grande partie de son œuvre est marquée par l’art à l’aune de la notion de collection, rejouant à la fois la notion du musée de l’enfance ou le musée des obsessions. La question de l’œuvre d’art qui plane dans l’ensemble de son œuvre.

 

Le messager du Nord, Gallimard, 2025. Trad. du suédois par Alain Gnaedig

« Wiisby, il faut que vous ayez bien conscience d’une chose : quand un homme est hystérique, il ne pleure pas seul dans son coin, il gâche tout pour les autres. Dans ce cas, il réécrit ce qui se passe réellement, et il fait comme si c’était lui la victime. »

Au printemps 1888, au moment où se prépare la grande Exposition nordique à Copenhague, August Strindberg débarque au Danemark. Poursuivi par les scandales, acculé par les dettes, alors que son mariage avec l’actrice Siri von Essen va exploser, il parvient cependant à écrire son chef-d’œuvre Mademoiselle Julie en quelques semaines.

Dans Le Messager du Nord, Ulf Peter Hallberg met en scène le géant des lettres suédoises et en fait une figure de roman, que l’on suit avec d’autres personnages bien réels tels que les frères Brandes, l’esthète Herman Bang ou l’écrivaine Victoria Benedictsson, et d’autres parfaitement fictifs, comme le banquier Berg, le secrétaire Wiisby et la ballerine Anne Aretino.

Avec ce roman impressionniste, Ulf Peter Hallberg mêle la question de la création artistique, une ville de Copenhague emblématique d’un monde européen en voie de mutation et l’atmosphère fin de siècle. Par son écriture très moderne et subtile, il montre un sens aigu des tempêtes de sentiments qui agitent chacun.